Publié le 10 de Octubre de 2016 por Marseille Tourisme

Son nom vous dit forcément quelque chose, et si ce n’est pas le cas, vous avez sûrement déjà vu son visage quelque part, que ce soit dans la presse ou dans les rues de Marseille. Edmund Platt, président de 1 piece of rubbish – Un déchet par jour, nous a reçus dans ses locaux rue Henri Fiocca, dans le 2ème arrondissement.

 

De Leeds à 1 Piece of Rubbish

Edmund Platt est originaire de Leeds, au nord de l’Angleterre. En 2011, il prend la route pour Naples, où un poste de Business English coach – coach d’anglais dans les entreprises – l’attend. Il fait un arrêt dans la cité phocéenne pour un séjour de quelques jours. Tombé amoureux de la ville, il ne l’a plus quittée.

« Je suis venu en stop, avec 5 kilos sur le dos », se souvient-il en souriant. Fonceur et débrouillard, l’inconnu ne semble pas l’effrayer. D’autant plus qu’ici, il a été accueilli les bras grand ouverts. « Beaucoup de gens sont immigrés, viennent d’ailleurs, alors ils accueillent à leur tour les étrangers. Ca fait le charme de Marseille. »

Au-delà de la beauté de la ville et de ses paysages, il se rend compte du grand manque de propreté dont elle souffre. Mégots de cigarettes, papiers, sacs plastiques, bouteilles, canettes…Les déchets s’entassent à chaque coin de rue. « Un seul mégot de cigarette pollue 500 litres d’eau ! », explique celui que l’on surnomme Eddie. Conscient de l’impact de ces polluants sur la nature, il cherche alors à sensibiliser les Marseillais, les touristes mais aussi les gens du monde entier.  Il créé « 1 piece of rubbish – 1 déchet par jour ». Le concept est simple : chacun est invité à ramasser un déchet par jour,  à poster un selfie sur les réseaux sociaux avec les hashtag #1pieceofrubbish et #1dechetparjour et à inviter 5 de ses amis à relever le même défi. Une action qui demande peu de temps mais qui a un vrai impact.

De cette initiative est née « 1 piece of rubbish – 1 déchet par jour », une association à but non lucratif, qui n’emploie aucun salarié et qui vit uniquement grâce aux dons. « Il nous a fallu un an pour mettre en place ce projet », raconte-t-il. Ce collectif de bénévoles est présent sur de nombreux événements pour sensibiliser le public sur l’avenir des fonds méditerranéens, de plus en plus pollués.

 

Marseille, « la ville des excuses »

Que les Marseillais se rassurent, il n’y a pas qu’ici que la propreté pose problème. « Partout dans le monde, il y a des villes sales. Marseille est sale, Londres est sale, New-York est sale, Lisbonne est sale. Il ne faut pas croire que c’est juste ici ! », rassure-t-il.  Mais ce qui est « propre » à Marseille, c’est sa mentalité. « C’est vraiment la ville des excuses, ici ! La phrase qui ressort le plus est « J’y suis pour rien ! » ». Un état d’esprit totalement opposé au sien. « C’est bien de ne pas jeter les choses par terre, mais il faut aussi ramasser les déchets. Même si ce ne sont pas les nôtres ! C’est notre ville, et si nous nous y mettons à plusieurs, alors nous réussirons à la rendre bien plus propre ! »

Et si les Marseillais ont tendance à pointer du doigt certaines populations ou les politiques, pour Edmund, ce ne sont que des excuses. « Il n’y a pas que les quartiers Nord qui salissent les rues, il faut arrêter. Il y a aussi des gens très chics du 7ème arrondissement, des businessman, des jeunes un peu bobo en soirée », lâche-t-il. « Ce n’est pas non plus la solution d’attendre que MPM ou la ville de Marseille prennent les choses en main. C’est NOTRE ville », insiste-t-il.

 

« Il est temps de devenir acteur »

Si lui-même se surnomme le Mr Bin – « monsieur poubelle » en français – des réseaux sociaux, il attend de ses abonnés un peu plus que des encouragements. « Je ne suis pas là juste pour faire le show et faire rire sur les réseaux sociaux parce que je me douche dans la rue ou quoi ! », s’exclame-t-il. « Je veux que les gens passent du statut de spectateur à celui d’acteur. Il faut qu’ils s’y mettent aussi, qu’ils invitent leurs amis à le faire, et comme ça on pourra créer l’effet boule de neige. »

Pour ceux et celles qui souhaitent prendre part à ce mouvement citoyen, il existe de nombreuses façons d’y participer :

Tout d’abord, en répondant au défi lancé par l’Anglais. On ramasse un déchet, on se prend en selfie et on poste sur les réseaux sociaux avec les hashtag #1pieceofrubbish et #1dechetparjour.
L’association prépare également de nombreux événements. Elle sera présente mardi 11 octobre à l’école EMD pour la projection du film « Demain ».
Un cours de yoga solidaire aura lieu dimanche 16 octobre au jardin du Pharo, face à la mer. Le cours sera dispensé par Annie Pek de Gecko Yoga, et coûtera 5 euros par participant. La totalité des fonds récoltés sera reversée à l’association 1 piece of rubbish.
Alors, Marseillais et touristes : à nous de relever le défi #1dechetparjour pour rendre notre cité phocéenne encore plus belle ! Retrouvez l’association sur son site officiel ou encore sur sa page Facebook.